Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa a affirmé mercredi, que des partisans fidèles à l’ex-première dame, Grace Mugabe, sont les auteurs de l’attentat à la bombe qui a frappé le stade de Bulawayo où il tenait son meeting, en pleine campagne électorale.
« Il s’agit d’une action politique de la part de personnes qui sont mécontentes de l’actuel gouvernement démocratique du pays», a estimé Mnangagwa au cours d’une interview, pointant précisément du doigt le groupe Génération 40, une faction au sein du parti au pouvoir (la Zanu-PF) favorable à l’épouse de l’ex-président Robert Mugabe.
Une fois que les auteurs seront arrêtés, « on pourra déterminer l’étendue de leur réseau», a poursuivi l’homme fort zimbabwéen qui a promis de «traquer ces criminels» impliqués dans cet attentat qui n’a pas encore été revendiqué.
Par ailleurs, Mnangagwa a déclaré que «nous n’avons pas besoin de dire qu’il y aura une répression de la sécurité ou de mettre le pays en alerte de sécurité, car il s’agit d’une activité criminelle. Cela ne menace en rien la stabilité du pays ou la loi et l’ordre du pays».
L’explosion à la bombe à Bulawayo, deuxième plus grande ville du pays et fief de l’opposition, a eu lieu le samedi 23 juin dernier, juste à la fin du discours du président. Si Mnangagwa s’en est sorti indemne, près de 50 personnes, parmi lesquelles deux vice-présidents, Constantino Chiwenga et Kembo Mohadi, ont été blessées. Selon le dernier bilan, deux personnes ont succombé à leurs blessures.
L’attaque est intervenue à un mois environ des élections générales prévues pour le 30 juillet prochain. Ces scrutins seront les premières sans Mugabe qui a régné sur le Zimbabwe depuis l’indépendance du pays en 1980. Après 37 ans au pouvoir, il a contraint par l’armée et sa formation politique à démissionner. Mnangagwa, 75 ans, est donné grand favori de la présidentielle.