La Guinée équatoriale a exprimé sa consternation suite aux déclarations de l’Espagne cautionnant les fausses rumeurs sur la «mort de prisonniers politiques» relayées par le parti d’opposition Citoyens pour l’innovation (CI), dissous en février 2018.
C’est le parti au pouvoir, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), qui est revenu à la charge après avoir regretté, les jours passés, que «divers médias occidentaux» et notamment espagnols, aient relayé l’«assassinat d’un imaginaire opposant à la prison de Malabo».
Cette fois-ci, le PDGE a exprimé, dans une déclaration rendu publique dimanche, «son malaise», suite aux propos de Madrid à ce sujet et a dénoncé clairement «l’ingérence de l’Espagne» dans les affaires internes de la Guinée Equatoriale.
La diplomatie espagnole a réagi, jeudi, à l’annonce du CI concernant le décès en prison de Juan Obama Edu, un militant de cette formation politique qui aurait succombé «des suites de tortures».
«L’Espagne transmet sa consternation pour le décès de Juan Obama Edu, comme elle l’a fait en janvier dernier avec la mort au commissariat de Malabo d’un autre militant de CI, Santiago Ebee Ela, dont les circonstances de sa mort n’ont pas encore été éclairées», indique le gouvernement espagnol dans un communiqué, en exigeant une enquête publique et urgente.
Le PDGE a qualifié le communiqué de Madrid de «malheureux». Cet incident diplomatique intervient dans un contexte où le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema a annoncé le mercredi 4 juillet dernier, une «amnistie totale» pour les prisonniers politiques et opposants.
L’amnistie était l’une des principales conditions posées par l’opposition de l’intérieur et de la diaspora pour prendre part au dialogue national voulu par le président Obiang et qui devrait se tenir du 16 au 21 juillet. Le chef de l’Etat a décidé cette amnistie pour «permettre une large participation de tous les acteurs politiques » à la table ronde et pour « préserver la paix».
Obiang est au pouvoir depuis 1979. Son régime fait souvent l’objet de critiques internes et externes, en matière des droits de l’homme.