Le cortège du ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, qui se rendait ce jeudi, en zone anglophone, au sud-ouest du pays, , pour une mission d’inspection des troupes, a été attaqué, aussi bien à l’aller qu’à son retour, par des «terroristes sécessionnistes», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary.
Joseph Beti Assomo qui était accompagné de son état-major n’a pas été touché, tout comme l’ensemble du convoi, d’après Bakary qui a plutôt parlé de plusieurs assaillants «neutralisés», grâce au professionnalisme de la sécurité qui escortait le cortège.
Mais une autre source a indiqué que cinq militaires et un journaliste du quotidien gouvernemental (Cameroon Tribune) ont été blessés lors de l’échange de tirs avec les assaillants.
Les tensions dans les zones anglophones ne semblent pas s’apaiser. Lundi 9 juillet, à Buea, capitale de la région anglophone du Sud-Ouest, un groupe de séparatistes armés s’est attaqué aux forces de l’ordre en plein centre-ville, causant la mort d’au moins deux policiers. A la veille de cet échange de tirs, un commissaire de police a été «froidement abattu» à Kumba, une localité proche de Buea.
Hormis les séparatistes, l’armée est elle aussi accusée d’exercer des violences sur les populations indépendantistes. Depuis quelques jours, une vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux, montrait des soldats exécutant froidement des femmes et des enfants. La vidéo a été qualifiée de « fake-news » et d’«horrible trucage» par le porte-parole du gouvernement qui a annoncé l’ouverture d’une enquête à ce sujet.
Dans un communiqué publié jeudi, Amnesty International affirme que les hommes armés exécutant les deux femmes et leurs enfants dans la vidéo sont bien des militaires camerounais. L’ONG dit détenir des «preuves crédibles » qui l’attestent et exige une «enquête impartiale».