Le Président nigérian, Muhammadu Buhari a demandé aux 123 Etats signataires du Statut de Rome de soutenir la Cour pénale internationale (CPI), pour les cas graves de corruption et de flux financiers illicites dans le monde, à l’occasion du 20e anniversaire de la juridiction internationale ce mardi 17 juillet.
Seul président invité à la cérémonie de célébration de l’anniversaire, organisée par la CPI au siège de La Haye aux Pays-Bas, Buhari a défendu la Cour, affirmant qu’elle «a donné de l’espoir à tant de personnes, en exigeant le strict respect des règles du droit international humanitaire».
«J’exhorte tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait à adhérer au Statut de Rome de la CPI, en tant que politique délibérée d’Etat, afin que celui-ci devienne un traité universel », a-t-il poursuivi, insistant que « la CPI est une institution mondiale vitale. Je dis ‘vitale’ parce que le monde a plus que jamais besoin de la CPI [avec] la prolifération alarmante des crimes les plus graves à travers le monde ».
Le Statut de Rome, texte fondateur de la CPI, a été adoptée le 17 juillet 1998, mais c’est en 2002 que la CPI a été créée. L’Afrique est le continent qui a adhéré le plus au statut de Rome. Il est aussi le continent dont les gouvernements ont le plus fait appel à la Cour pour juger les crimes les plus graves.
En 20 ans d’existence, la CPI a émis 32 mandats d’arrêt qui ont tous concerné des personnalités du continent. Une situation décriée par plusieurs pays africains qui ont même menacés de claquer la porte de la Cour. Le Burundi est le premier pays à quitter la CPI en octobre 2017.
A l’occasion de la célébration du 20e anniversaire, qui intervient à un moment où la juridiction est de plus en plus critiquée, le procureur de la Cour, Fatou Bensouda, a déclaré que « deux décennies après la ratification du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, le navire de la justice internationale se trouve en eaux troubles ».