Banjul a qualifié de «choquants et subversives» l’annonce par l’ancien président gambien, Yahya Jammeh de son intention de vouloir retourner dans son pays, lors d’une conversation privée avec des dirigeants de son parti (APRC).
Tout en assurant prendre les déclarations de Jammeh au sérieux et d’agir «en conséquence et de manière décisive», dans un communiqué publié jeudi, le gouvernement en appelle aussi à la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’UA, l’UE et l’ONU ainsi que la Guinée Equatoriale, «à prendre note avec toute l’attention requise, des intentions subversifs et malveillants de l’ancien dirigeant gambien» Yahya Jammeh.
« Ces enregistrements dévoilent en détails les efforts désespérés de l’ancien président pour rester politiquement pertinent en Gambie alors que la terreur et les crimes économiques qu’il traîne derrière lui sont examinés dans la perspective de possibles procès», affirme le gouvernement de Banjul dans son communiqué.
Dans les propos qui lui sont attribués, l’ex-chef d’Etat, refugié en Guinée Equatoriale après avoir perdu la présidentielle de 2016, aurait fait savoir qu’«aucun homme ou djinn (esprit) ne peut m’empêcher de revenir en Gambie».
«Si Allah le veut, tout ira bien. Je travaille sur quelque chose», aurait-il déclaré, garantissant son déplacement au bercail quand il sera prêt et entrevoyant, par conséquent, des temps difficiles pour les Gambiens.
Le gouvernement a assuré la population que la sûreté et la sécurité qui sont ses priorités seront placées en alerte.
La conversation entre Jammeh et des responsables de sa formation restés en Gambie, sur le réseau Whatsapp, date de juin passé, et c’est le week-end dernier qu’elle a fuité sur les réseaux sociaux, provoquant la polémique. L’APRC a annoncé «enquêter» sur la manière dont l’échange téléphonique a pu être divulgué sur les réseaux sociaux.
Jammeh a régné d’une main de fer sur la Gambie pendant 22 ans. Son régime était accusé de violations des droits humains par des organisations de défense des droits de l’homme.