Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) au Maroc a démantelé un important réseau de trafiquants de faux papiers pour l’Europe, a annonce jeudi ce service de sureté marocain de haut niveau.
Le réseau délivrait de faux passeports et des certificats de résidence à des candidats à l’immigration illégale en Europe. Partant de l’arrestation de deux personnes qui s’apprêtaient à voyager avec de faux documents de résidence, le BCIJ a pu mettre la main sur une quinzaine de suspects.
Selon le service de sureté marocain, le réseau a des ramifications dans plusieurs villes du royaume et cible particulièrement les «jeunes qui rêvent de rejoindre l’Europe».
Pour le directeur du BCIJ, Abdelhak Khiame, «c’est la plus dangereuse bande criminelle spécialisée dans ce type de falsification jamais démantelée jusqu’ici, par nos services» dans le Royaume.
Le BCIJ a saisi des «sceaux de plusieurs ambassades étrangères et du Maroc, des passeports marocains et étrangers (…), des documents de résidences de pays étrangers et des équipements et appareils utilisés dans les opérations» de falsification, suite à des perquisitions.
Les services du BCIJ ont également confisqué une importante somme d’argent en dirhams et en euros, ainsi que six voitures en très bon état et immatriculées, pour la plupart, à Casablanca.
Cette opération s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus visant à lutter contre la criminalité dans toutes ses expressions.
Rappelons que le Maroc est aussi un des pays de passage pour plusieurs migrants originaires d’Afrique subsaharienne qui ambitionnent d’entrer illégalement en Europe, à bord d’embarcations de fortune ou en franchissant les clôtures des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Début juillet, le royaume a refusé de collaborer dans le projet d’accueil des migrants hors-UE envisagé par Bruxelles, consistant à accueillir les centres de gestion des flux migratoires à destination de l’Europe. La diplomatie marocaine a jugé cette externalisation de la gestion des flux migratoires de «solutions faciles» et de «mécanismes contre-productifs».