Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a plaidé ce dimanche au cours d’une rencontre à Addis-Abeba, avec des leaders des partis politiques, pour une «démocratie multipartite» qui s’impose en considération de la situation que connaît actuellement l’Ethiopie.
«Compte tenu de notre politique actuelle, il n’y a pas d’autre choix que de poursuivre une démocratie multipartite, soutenue par des institutions fortes qui respectent les droits de l’homme et la primauté de la loi», a déclaré Abiy Ahmed, cité par son chef de cabinet, Fitsum Arega, qui a fait écho, sur Twitter, de la rencontre du chef du gouvernement avec les leaders de l’opposition.
Abiy Ahmed estime que l’ouverture de l’espace politique devrait permettre d’arbitrer les « différends pacifiquement et d’assurer un progrès durable ». L’Ethiopie qui est pourtant une démocratie pluripartite est accusée d’être dominée, depuis 1991, par la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF).
Depuis son arrivée au pouvoir, en avril dernier, Abiy Ahmed se veut porteur de réformes qui séduisent même les opposants dans le pays.
Lors de la rencontre de dimanche, les représentants d’une cinquantaine de formations politiques ont exprimé au chef de l’exécutif, leur gratitude, selon Fitsum Arega, pour la libération massive de prisonniers politiques et les efforts de réconciliation au niveau national et dans la région de la Corne de l’Afrique. Les opposants auraient exhorté le Premier ministre à poursuivre ses réformes.
Par ses actions, Abiy Ahmed suscite l’admiration et l’espoir parmi la population, même au sein des Oromo (la principale ethnie du pays dont il est issu) qui, depuis longtemps, se plaignent d’être marginalisés par le pouvoir central.
Toutefois, fin juin dernier, une attaque s’était déroulée pendant un rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes à Addis-Abeba, venus écouter et soutenir Abiy Ahmed. Plus d’une centaine de personnes étaient blessées, selon les autorités.