Après avoir nié la mort de 13 jeunes dans un commissariat à Brazzaville, la capitale de la République du Congo, les autorités congolaises ont changé de version et reconnu les faits.
Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur, Raymond-Zéphirin Mboulou, a déclaré à l’Assemblée nationale qu’« une vingtaine de jeunes avaient été interpellés dont seize ont été placés en garde à vue au commissariat de Chacona (dans le quartier de Mpila). Dans la nuit du 22 au 23 juillet, treize d’entre eux y ont trouvé la mort ».
Il a expliqué que ces jeunes avaient été interpellés à la suite du « décès tragique le 9 juillet d’un citoyen nommé Julien Obongo dans un quartier de Brazzaville », quand « la police a organisé une opération spéciale dans ce quartier pour traquer les délinquants ».
Le ministre a informé qu’une « commission d’enquête administrative et judiciaire, impliquant l’Inspection générale de police, a été mise en place pour élucider les circonstances de ce drame. Des mesures conservatoires ont été prises au niveau de ce commissariat ».
Les déclarations du ministre de l’intérieur devraient relativement apaiser l’ONG congolaise qui avait, la première, parlé de la mort de ces 13 jeunes gens dans un commissariat, survenue dans la nuit de dimanche à lundi, et avait accusé la police d’être responsable de ce drame.
Rappelant qu’avant les précisions de Raymond-Zéphirin Mboulou, le ministre de la Communication, Thierry Moungalla, avait déclaré, mercredi à la presse, que rien ne s’était passé au commissariat, mais que « deux bandes se sont affrontées de manière très violente sur la voie publique » avec pour conséquence « la mort de plusieurs hommes ».
La Fédération congolaise des droits de l’homme a appelé jeudi dans la soirée « à la mise en place d’une commission d’enquête crédible associant les organisations de promotion et de défense des droits de l’homme ».