Les Maliens sont toujours en attente des résultats du scrutin présidentiel de dimanche, auquel huit millions de maliens étaient appelés à participer, dans un vote considéré comme crucial pour la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015, mais qui a été marqué par des attaques jihadistes présumées dans le nord et le centre du pays et une faible affluence.
Le jour du vote, selon le ministère de la Sécurité intérieure, une série d’attaques visant le matériel et les agents électoraux ont été signalées dans le nord et le centre du pays, malgré la mobilisation de plus de 30.000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères.
A Fatoma, dans la région de Mopti (centre), les agents électoraux ont subi des violences, ce qui a empêché la tenue du vote, selon un groupe d’observateurs maliens et le gouverneur. Plus à l’est, dans la commune rurale de Gandamia, onze bureaux de vote ont été saccagés, les agents électoraux agressés et le matériel détruit, selon les mêmes sources.
A Pignari Bana, près de Bandiagara (centre), « dans les quatre villages il n’y a pas eu de vote, des groupes armés ont interdit la présence des administrateurs de l’Etat » et les autorités locales ont préféré obtempérer.
Dans la commune rurale de Lafia, à l’est de Tombouctou, le vote n’a pu se tenir, les urnes ayant été incendiées dans la nuit de samedi à dimanche par des jihadistes présumés, selon les autorités locales.
Des tirs de roquettes ont visé le camp de la mission de l’ONU (Minusma) à Aguelhok (nord-est), sans atteindre leur cible ni faire de victime, selon une source de sécurité au sein de la Minusma.
Les électeurs devaient décider de reconduire le président Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, ou élire un de ses 23 concurrents, dont le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans, et une seule femme, Djeneba N’Diaye.
Les premiers résultats sont attendus dans les prochains jours, tandis que les résultats officiels provisoires devraient être connus le 3 août, avant un éventuel second tour le 12 août.