L’ONU, les Etats-Unis et la France ont salué, mercredi, la décision du président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, de ne pas briguer un troisième mandat, mais de désigner un dauphin qui n’est autre qu’Emmanuel Ramazani Shadary, leader du parti présidentiel et ancien ministre de l’Intérieur.
L’ONU, par la voix d’un de ses porte-parole, Farhan Haq, a salué « le progrès continu vers l’organisation d’élections libres, justes et pacifiques le 23 décembre ».
Aux Etats Unis, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a indiqué sa satisfaction dans un communiqué. « Nous saluons les informations selon lesquelles le président Kabila ne cherchera pas à obtenir un troisième mandat en conformité avec la constitution de son pays », a-t-elle déclaré.
Elle a invité la commission électorale de « prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir au peuple congolais le droit d’exercer son (droit de) vote lors d’élections libres, justes et crédibles le 23 décembre 2018 ».
La France s’est félicitée de la non-candidature du président congolais. La Belgique, quant à elle, a « pris acte » de la désignation d’un dauphin. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a appelé les responsables congolais à s’engager en faveur de l’organisation des différents scrutins (présidentiels, législatifs et provinciaux) dans un climat « apaisé » et « inclusif » afin que les résultats soient « crédibles ».
Kabila, au pouvoir depuis 2001, a enfin mis fin à des mois de spéculation concernant sa propre candidature rejetée non seulement par l’opposition congolaise, mais aussi par la communauté internationale. Son retrait ouvre la voie à une première transition démocratique pour le pays, à la satisfaction de l’opposition et la société civile congolaises.
Dans les heures suivant sa nomination, Ramazani Shadary, 57 ans, a déclaré que « le peuple a besoin de la paix, le peuple a besoin de la reconstruction, il a besoin du social, c’est ce que nous allons faire ». Il affrontera le 23 décembre prochain quelques poids lourds de l’opposition dont Jean-Pierre Bemba et Félix Tshisekedi.
Soulignons que Ramazani fait partie de liste de personnalités congolaises sanctionnées par l’Union européenne (UE) depuis 2017 pour violations des droits de l’Homme.