La Cour pénale internationale (CPI) a demandé aux autorités ivoiriennes de respecter les statuts de Rome «en exécutant le mandat d’arrêt» lancé contre l’ex-première Dame, Simone Gbagbo, qui venait d’être libérée de prison après avoir bénéficié d’une amnistie décidée dernièrement par le président ivoirien, Alassane Ouattara.
Pour la juridiction internationale, ce mandat délivré en février 2012 est toujours en vigueur et l’amnistie dont a bénéficié l’ancienne première dame n’a pas d’impact sur les procédures devant la CPI.
« Il faut séparer ce qui relève de la procédure nationale où l’amnistie peut être accordée et ce qui relève de la procédure devant la Cour pénale internationale, et là, toute amnistie qui pourrait avoir été accordée n’a pas d’impact sur les procédures devant la CPI. », a confié à la presse le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah.
« L’attente de la CPI, en ce moment-là, c’est vraiment de discuter avec les autorités ivoiriennes afin de remplir leurs obligations en vertu des statuts de Rome… », a insisté le porte-parole.
Mais l’avocat de Simone Gbagbo, Me Rodrigue Dadjé, a annoncé que sa cliente va engager une procédure « en annulation » devant la CPI. « En septembre, l’équipe de défense de Mme Simone Gbagbo engagera à la CPI une procédure pour annuler les poursuites contre elle », a-t-il fait part.
Mme Gbagbo, remise en liberté ce mercredi 8 août après 7 ans passés en prison, avait été condamnée en 2015 à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Elle a été amnistiée par Ouattara avec 800 autres personnes impliquées dans la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait fait près de 3000 morts.
Des ONG de défense des droits de l’Homme ont dénoncé la mesure du chef d’Etat ivoirien, avançant que les personnes emprisonnées pour crimes de guerre ou d’autres violations graves des droits de l’homme ne devraient pas être graciées.
L’ex-première dame va-t-elle rejoindre son époux, Laurent Gbagbo, à la CPI où ce dernier est poursuivi pour des crimes contre l’humanité. Tout dépend de la volonté du président et du gouvernement ivoiriens de céder ou non à la requête de la Cour Pénale Internationale.