Le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), la coalition au pouvoir en Ethiopie depuis 1991, promet des scrutins totalement démocratiques lors des élections générales de 2020, à en croire le Premier ministre Abiy Ahmed qui s’exprimait lors d’une conférence de presse samedi à Addis-Abeba, la première depuis son entrée en fonction en avril passé.
Comme pour rassurer les Ethiopiens, le chef du gouvernement a expliqué que « si l’EPRDF gagne des élections vraiment démocratiques, il pourra mettre en œuvre son agenda en pleine confiance, et s’il perd, il tiendra sa promesse d’une transition démocratique».
« Je ne veux servir le peuple éthiopien que si je gagne aux élections générales de 2020 », a-t-il aussi attiré l’attention de ses compatriotes qui sont en majorité acquis aux réformes qu’il a entamées depuis la prise de ses fonctions. Abiy a entrepris, en effet, un vaste programme de réformes qui donne déjà de bons résultats en matière d’apaisement des tensions à l’intérieur du pays ou encore d’amélioration des relations avec les pays voisins, l’Erythrée notamment.
Ces réformes lui ont valu d’ailleurs le déblocage par la Banque mondiale d’un milliard de dollars d’aide à l’Ethiopie. C’est le premier soutien après la suspension, plus de 13 ans déjà, de toute aide de la part des bailleurs de fonds à la suite des élections contestées en 2005.
Toujours au cours de sa conférence, le Premier ministre a écarté d’emblée toute possibilité de reporter les élections à une date ultérieure. « L’EPRDF et moi n’avons pas en ce moment, le désir de repousser l’échéance électorale en utilisant le prétexte des réformes électorales», a-t-il fait savoir.
Concernant la commission électorale, il a informé que des mesures ont été prises afin de rendre cette structure « non partisane et crédible », précisant aussi que le pays pourrait passer à un système de vote électronique pour le rendez-vous de 2020.
Rappelons que les partis politiques de l’opposition en Ethiopie avaient qualifié de «mascarade» les élections de 2015, au cours desquelles la coalition au pouvoir avait raflé l’ensemble des 547 sièges de la chambre basse du Parlement.