L’ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, a été exclu de la course à la présidentielle du 23 décembre prochain en République démocratique du Congo (RDC), la Cour constitutionnelle ayant confirmé ce lundi, le rejet par la Commission électorale (CENI) de son dossier de candidature à cause de sa condamnation pour subornation de témoin par la Cour pénale internationale (CPI).
«La Cour constitutionnelle siégeant en matière de contentieux de candidature à l’élection présidentielle, après avis du procureur général (…) confirme l’inéligibilité de M. Jean-Pierre Bemba Gombo pour subornation des témoins en recourant à la corruption», a annoncé le président de la chambre. «C’est en bon droit que la CENI a conclu à l’inéligibilité de M. Jean-Pierre Bemba», selon la haute Cour.
Le 31 août, le ministère public a demandé à la Cour constitutionnelle de déclarer irrecevable la candidature de l’ancien chef rebelle, du Mouvement de Libération du Congo (MLC).
L’exclusion de Bemba est en principe définitive. Cependant, la CPI devrait rendre sa décision dans ce dossier de subornation de témoin le 17 septembre prochain, soit 2 jours avant la publication des listes définitives des candidats. Certains observateurs pensent à un possible revirement de la situation.
Jean-Pierre Bemba acquitté dernièrement de crime contre l’humanité par la CPI, n’en a pas encore fini avec la justice internationale, argument utilisé par Kinshasa pour l’écarter de la course présidentielle, mais qui ne convainc pas le MLC.
« C’est une décision politique pour écarter un adversaire gênant. Le Congo est tombé trop bas, c’est la honte pour la République démocratique du Congo », a déclaré, à l’AFP, Eve Bazaiba, secrétaire générale du MLC.
La Haute Cour a siégé sur les cas de six candidats au total qui avaient été recalés par la Commission électorale. Deux d’entre eux ont été repêchés jusque-là, notamment l’ex-Premier ministre, Samy Badibanga et Marie Josée Ifoku, la seule femme candidate. Les deux prétendants avaient un moment perdu leur nationalité congolaise suite à l’acquisition d’une nationalité étrangère.