La réaction de l’Egypte ne s’est pas fait attendre après les accusations du nouveau Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme, Mme Michelle Bachelet qui a qualifié d’«injuste» le verdict de la justice égyptienne confirmant la condamnation à mort de 75 personnes le 8 septembre dernier.
Le Caire a regretté que l’ONU se fie à des «pseudo-arguments» propagés à son encontre.
S’exprimant mardi devant le Conseil des Nations unies sur les droits de l’homme, l’ambassadeur d’Egypte auprès de l’ONU, Alaa Youssef a déclaré, à l’adresse de Bachelet, qu’«il est vraiment décevant de vous voir vous engager du mauvais pied dès le début et d’être la proie de pseudo-arguments propagés par certains groupes bien connus ayant en commun des agendas et des intérêts politiques pernicieux». Il a exhorté la Haut Commissaire «d’avoir accès à l’avenir à des sources d’information plus crédibles».
Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères avait déjà « dénoncé dans les termes les plus forts» le communiqué de la Haut commissaire de l’ONU, l’accusant de «manque d’objectivité».
Comme pour confirmer l’indépendance de sa justice, l’Egypte a gelé, mardi, les avoirs de plus d’un millier de membres des Frères musulmans, mouvement classé «terroriste» par Le Caire, ainsi que ceux des entreprises ou associations leur appartenant.
Au total, 1.589 membres des Frères musulmans ou personnes liées au mouvement, 118 entreprises, 1.133 associations caritatives, 104 écoles, 69 hôpitaux et 33 sites internet et chaînes satellitaires sont concernés par ces mesures de rétorsion.
Michelle Bachelet, qui a entamé son mandat de Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, il y a une dizaine de jours, faisait sa première déclaration dimanche devant l’ONU. Hormis l’Egypte, elle a attaqué plusieurs autres pays, provoquant de vives réactions.
Le gouvernement italien qui a été interpelé sur son traitement réservé aux migrants a qualifié mardi, de «déplacés, infondés et injustes» les propos de Michelle Bachelet.
Pour la diplomatie italienne qui a rappelé que l’Italie assume depuis des années la plus grande responsabilité dans le sauvetage de milliers de migrants en mer Méditerranée, soulignant que le fait d’évoquer «la négligence prétendue de l’Italie dans les domaines des droits humains des migrants, est particulièrement inapproprié».