Le gouvernement zambien a reçu, après vote du Parlement en fin de semaine dernière, le feu vert pour procéder à l’expropriation des terrains détenus de manière frauduleuse par des investisseurs étrangers.
Cette loi initiée par le principal parti d’opposition, le Mouvement pour une démocratie multipartite (MDM), a été approuvée à l’unanimité par les députés. Le parti initiateur du projet met en avant les intérêts de la population locale et le gouvernement semble bien épouser la cause.
Parlant au nom du MDM, Kenneth Chipungu a souligné que le gouvernement devrait reprendre les terrains attribués aux investisseurs de manière douteuse, afin que la population puisse bénéficier des ressources locales, déplorant que les étrangers détiennent des grandes parcelles de territoire au détriment de la population locale.
Il appelle ainsi les autorités de son pays à veiller à ce que les Zambiens commencent à bénéficier des ressources naturelles de leur pays. « Nous sommes très préoccupés du fait que nos concitoyens ne bénéficient pas de ces terres et que seuls les soi-disant investisseurs en bénéficient. Cela devrait cesser », a-t-il martelé.
Cette initiative émanant d’un parti de l’opposition a rapidement trouvé écho auprès du gouvernement. Le ministre des Terres, des Ressources naturelles et de la Protection de l’environnement, Mwansa Kapeya, s’est montré déterminé, déclarant que le « gouvernement prendrait toutes les mesures nécessaires face à toute personne en infraction avec la loi sur l’attribution des terres ».
Le ministre a regretté que « seuls quelques étrangers possèdent des terres dans tout le pays » et a promis que « le gouvernement reprendrait possession des terres acquises illégalement et cela sans aucune compensation ». Un audit foncier est envisagé pour faire l’état des lieux.
Au-delà de la procédure incertaine d’acquisition des terrains par les propriétaires visés, cette expropriation qui indexe principalement les investisseurs étrangers, ne manque pas de rappeler le nettoyage effectué par le Zimbabwe voisin et qui lui a attiré les foudres des pays occidentaux dont la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale.