L’ancien président du fonds souverain de l’Angola, Jose Filomeno dos Santos, fils de l’ex-chef d’Etat Jose Eduardo dos Santos, a été placé en détention provisoire ce lundi 24 septembre, dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds publics portant sur une somme de 500 millions de dollars, annonce lundi dans un communiqué, le parquet général.
Le document explique qu’«en raison de la complexité et de la gravité des faits et afin de garantir l’efficacité de l’enquête (…), le ministère public a décidé d’appliquer aux accusés une mesure de détention préventive », précisant que «les éléments de preuve rassemblés dans le dossier constituent des preuves suffisantes que les accusés se sont engagés dans des activités de corruption».
Le parquet évoque le blanchiment d’argent, la perception indue d’avantages, ou encore l’escroquerie comme crimes dont les personnes poursuivies seraient éventuellement coupables. Des délits passibles de 8 à 12 ans de prison.
L’homme d’affaires angolo-suisse Jean-Claude Bastos de Morais, un très proche collaborateur du fils dos Santos, est également placé en détention provisoire dans la même affaire.
Le dossier Filomeno dos Santos a éclaté depuis que le président Joao Lourenco a succédé à dos Santos en septembre 2017. Nommé en 2013 par son père à la tête du fonds souverain (organisme doté de 5 milliards de dollars), il avait été limogé de son poste en janvier dernier par le nouveau président.
En mars, Filomeno avait été inculpé pour avoir ordonné des virements suspects alors qu’il était encore à la tête du fonds souverain angolais, et il était interdit de quitter le pays.
Lourenco qui avait promis s’attaquer à la corruption endémique « qui gangrène toute l’économie angolaise », avait aussi révoqué Isabel dos Santos, fille de l’ex-président, de la tête de la puissante compagnie pétrolière publique Sonangol, ainsi que de nombreux barons de l’ancien régime.