L’Union africaine (UA) a appelé la classe politique à faire preuve de retenue pour préserver la paix au Cameroun, où la tension est montée d’un cran depuis qu’un candidat à la présidentielle, l’ancien ministre Maurice Kamto, a annoncé «sa victoire» après le scrutin du 7 octobre dernier, avant même la publication des résultats partiels.
Dans une déclaration rendue publique ce mardi 9 octobre, Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’UA, a souligné « la nécessité pour tous les acteurs politiques de faire preuve de la plus grande retenue et de s’abstenir de toute déclaration ou action susceptible de générer des tensions ». Il a souhaité que toute réclamation liée au processus électoral soit traitée dans le cadre des mécanismes juridiques existants.
La majorité au pouvoir ainsi que des partis de l’opposition n’ont pas tardé à condamner la déclaration de Kamto, candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), s’autoproclamant vainqueur de la présidentielle et demandant au président sortant, Paul Biya, de travailler pour une transition pacifique.
Le peuple camerounais est ainsi dans l’attente de la proclamation des résultats officiels qui devraient intervenir 15 jours au plus tard après le vote, selon le code électoral. D’aucuns craignent une crise postélectorale, en dehors de celle qui secoue déjà depuis deux ans les régions anglophones du pays. Huit candidats étaient en lice pour la magistrature suprême. Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, compte briguer un septième mandat.
L’UA, qui a déployé des observateurs lors de la présidentielle, a promis publier « incessamment » sa position sur le déroulement du scrutin. « La Commission de l’Union africaine a dépêché des observateurs à court et à long termes.
Une déclaration préliminaire sur la conduite du scrutin et les conditions dans lesquelles il s’est déroulé au regard du cadre normatif de l’Union africaine sur la tenue d’élections démocratiques sera publiée incessamment », indique le document du président de la Commission.