Le Burundi persiste et signe, les ONG étrangères ne sont plus autorisées à travailler sur son territoire jusqu’à ce qu’elles respectent la nouvelle règlementation les concernant.
Dans ce cadre, les autorités ont arrêté cette semaine dans la ville de Muyinga (nord-est du pays) trois employés de l’International Rescue Comittee (IRC) accusés d’avoir violé cette interdiction d’exercer. Le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiye, a annoncé à la presse que « la police Muyinga a surpris trois agents de l’IRC au travail alors qu’on a interdit le travail des ONG ».
Ces trois employés, un Congolais et deux Burundais étaient tous « au service sans dérogation spéciale », a précisé Nkurikiye, ajoutant qu’« ils sont sous interrogatoire ». Ces arrestations « sont sans doute un signal lancé aux ONG pour leur dire que le gouvernement est décidé à faire respecter sa décision », a également averti ce responsable.
L’interdiction d’exercer pour les ONG étrangères courent depuis le 1er octobre. Le Conseil national de sécurité du Burundi leur a accordé trois mois pour se mettre en conformité avec une nouvelle loi régissant leurs activités. Pour cela, les organisations devraient signer et déposer quatre documents préparés par le pouvoir burundais, concernant, entre autres, leurs finances et leurs employés locaux qui doivent respecter les équilibres ethniques (60% de Hutus et 40% de Tutsis).
Au bout de trois mois, les ONG qui ne seront pas en règle seront « radiées définitivement », selon les autorités qui ont signifié que 4 ONG étrangères sur les quelque 130 recensées dans le pays se sont déjà alignées sur les exigences du gouvernement.
Pour plusieurs observateurs, la nouvelle règlementation tente d’avoir un contrôle strict sur les opérations des ONG étrangères dans le pays. Voilà pourquoi certaines de ces structures ne sont pas prêtes à parapher les documents exigés.
Selon certaines sources, les ONG essaient de réfléchir à une proposition commune à soumettre au gouvernement. Entretemps, les bénéficiaires de leurs services payent le prix lourd de la décision gouvernementale. L’IRC une des plus importantes ONG étrangères au Burundi.