Suite à l’expulsion massive de quelque 200.000 Congolais d’Angola, les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont annoncé lundi, que des «investigations» sont en cours en vue d’être éclairées sur la situation et prendre des mesures qui s’imposent, tant les témoignages font état des conditions d’expulsion inhumaines.
«Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur est chargé de recueillir des informations et de mener des investigations sur cette affaire d’expulsion des Congolais d’Angola. Des allégations sont très graves. Le gouvernement réagira officiellement dans les prochains jours », a fait savoir le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
Quelques 200.000 Congolais ont été contraints de quitter l’Angola ces derniers jours, dans le cadre d’une opération de lutte contre l’immigration clandestine menée par Luanda.
Plusieurs sources ont fait état d’une dizaine de Congolais tués dans des affrontements avec la police angolaise. Mais cette dernière a démenti ce bilan, accusant « les Congolais illégaux » de vouloir « créer une tempête dans un verre d’eau pour profiter de la situation ».
Pour les autorités angolaises, l’opération a visé «les étrangers en situation irrégulière, notamment dans les maisons d’achat de diamants». Et au cours de cette opération, quelque 3.000 diamants, 150 véhicules et plus de 80.000 dollars auraient été saisis en Angola, selon les responsables congolais.
Outre le gouvernement congolais, la société civile du pays s’est également intéressée à ces expulsions. L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a recommandé au gouvernement angolais, dans une lettre adressée à l’ambassadeur d’Angola à Kinshasa, «de faire mener une enquête crédible sur les exactions alléguées par les immigrants afin de sanctionner leurs auteurs».
L’ONG a également demandé à Luanda de «veiller à ce que les expulsions des immigrants se fassent dans les conditions qui respectent les droits de l’homme, notamment le droit à l’intégrité physique et à la vie», tout en plaidant pour des «mesures spécifiques de protection» en faveur des femmes, des enfants et des vieillards.
Au total, l’Angola qui évoque des retours «volontaires», a expulsé de son territoire environ 800 étrangers en situation irrégulière, dont des Libanais, des Maliens et des Nigérians.