La mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) estime que la réponse armée ne suffit pas pour traquer les rebelles de l’Allied Democratic Forces (ADF), et annoncé sa disposition à entrer en dialogue avec ce groupe armé en vue de rétablir la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
La patronne de la mission, Leïla Zerrougui est convaincue que l’on ne peut «vaincre uniquement par les armes» ce groupe qui est actif en RDC depuis des années. «Nous avons une stratégie développée pour travailler sur la problématique de l’ADF ».
Personnellement, a-t-elle ajouté, «je ne crois pas qu’on peut vaincre que par les armes un groupe qui est dans ce pays depuis les années 1980», estimant au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi à Kinshasa, qu’«il ne faut jamais exclure toutes les options qui vont mettre pression sur un groupe armé pour déposer les armes».
Il ne s’agit pas de «légitimer l’action de l’ADF. Ce n’est pas dire qu’il faut une négociation politique avec l’ADF», explique-t-elle, précisant que «les négociations peuvent se faire dans la mesure où on dit déposez les armes, rendez les enfants. Avoir cette possibilité, si la réponse militaire n’est pas suffisante, elle peut être un moyen de pression très fort».
Tout en rappelant que les ADF «occupent des zones entières» en RDC et font «beaucoup de mal» à l’armée congolaise et à la MONUSCO, Zerrougui a assuré qu’elle «ne prône pas l’impunité», estimant que «tous les moyens doivent être explorés pour mettre fin à la souffrance des populations».
Les ADF sont des rebelles ougandais musulmans qui combattent le régime du président ougandais Yoweri Museveni. Installés depuis la fin des années 90 dans l’est de la RDC, ils sont tenus responsables depuis octobre 2014, de la tuerie de centaines de civils.
L’insécurité reste encore un grand défi à relever en RDC, alors que le pays devrait tenir ses élections générales le 23 décembre prochain. Concernant le processus électoral, les autorités congolaises ne cessent de répéter ne pas avoir besoin de l’appui extérieur.
Lors de sa conférence de presse, la cheffe de la MONUSCO a affirmé que «je me prépare pour le cas où on a besoin de l’appui logistique. Nous avons pris ce risque financier. Si on nous dit à temps qu’on a besoin de l’appui dans le déploiement du matériel, nous sommes prêts à le faire ».