Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, a dénoncé ce mardi 23 octobre une tentative d’assassinat, alors qu’il était en route pour participer à une manifestation interdite par les autorités.
«On a voulu m’assassiner », a affirmé cet ancien Premier ministre, précisant que «les gendarmes ont visé et ils ont tiré. Mon chauffeur est blessé» au visage par des éclats de verre et «la balle est passée juste entre mon chauffeur et moi».
«Je vais dire aux auteurs de cette tentative que je ne fléchirai pas, je continuerai mon combat jusqu’au sacrifice ultime s’il y a lieu, parce qu’on ne peut pas accepter que nos libertés soient confisquées, que notre Constitution soit violée en permanence par M. Alpha Condé », a martelé Cellou Dallein.
L’opposition a organisé une journée de manifestations à Conakry la capitale pour protester contre la violation par le pouvoir, selon elle, d’un accord conclu en août sur l’installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février.
Un jeune homme de 18 ans a été tué par les forces de l’ordre. Accusant ces dernières d’être « sans pitié », le chef de file de l’opposition a estimé à 97 le nombre de victimes lors des manifestations de l’opposition depuis l’arrivée au pouvoir de Condé en 2010. L’opposition a prévu une nouvelle marche ce mercredi.
Certains leaders de l’opposition se sont également exprimés sur la tentative d’assassinat de leur leader. «Attention n’allumez pas un incendie qu’on ne pourra plus éteindre. Le combat politique sans violence doit être encore possible en Guinée», a exhorté le président de l’Union des forces républicaines (UFR).
Le patron du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), Lansana Kouyaté, a condamné «les tirs à balles réelles sur le véhicule du président de l’UFDG», affirmant que la Guinée a plutôt «besoin de paix basée sur la justice».
La direction régionale de la police de Conakry a formellement démenti la tentative d’assassinat mettant en cause les forces de sécurité, et a demandé «l’ouverture d’une enquête à cet effet» alors que le gouvernement brille encore par son silence sur cette affaire.