Le chef de file de l’opposition au Zimbabwe, Nelson Chamisa a plaidé ce mardi, pour la formation d’un gouvernement transitoire d’urgence, afin de faire face à la crise politique et économique qui secoue le pays.
«Nous avons besoin d’une autorité transitoire nationale, de manière à pouvoir résoudre cette crise », a indiqué le patron du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition, lors d’une conférence de presse à Harare la capitale.
Il a préconisé pour cela, en priorité, un dialogue politique. « La première chose à faire pour ce pays est de s’engager sur le chemin d’un dialogue politique », a-t-il déclaré, tout en se disant prêt, pour sa part, à entrer en dialogue avec le pouvoir, car le peuple « souffre ».
Chamisa a évoqué également la grave situation économique qui prévaut dans le pays depuis une dizaine d’années, se traduisant, entre autres, par des pénuries de devises, de denrées de base et de médicaments.
Rappelons que Nelson Chamisa, candidat au scrutin présidentiel du 30 juillet dernier, ne reconnaît pas les résultats ayant déclaré Emmerson Mnangagwa vainqueur au premier tour avec 50,8% des suffrages. Il a toujours dénoncé des fraudes et irrégularités lors de l’élection, et revendiqué la victoire.
La Cour constitutionnelle avait rejeté son recours faute de preuves, et validé définitivement la victoire de Mnangagwa. Bien qu’ayant accepté la décision de la plus haute instance judiciaire du pays, Chamisa est resté convaincu d’avoir gagné le scrutin.
Il y a deux semaines, le chef adjoint de la mission des observateurs de l’Union européenne, Mark Stevens, a dénoncé plusieurs irrégularités lors des élections législatives et présidentielles organisées fin juillet au Zimbabwe. Ces élections n’ont pas rempli les « critères internationaux » de transparence et d’impartialité, a-t-il déclaré.
« Le recours aux ressources de l’Etat, les exemples de coercition et d’intimidation, (…) le parti pris des médias d’Etat, toujours en faveur de la formation au pouvoir, signifient » que tous les candidats n’ont pas été traités « sur un pied d’égalité », a fait part Stevens.