Les soldats de la Force africaine en Somalie (AMISOM) auraient abattu quatre civils somaliens dans le district de Huriwa de la capitale Mogadiscio, après une attaque à l’explosif ayant ciblé leur convoi.
L’information é été communiquée par des témoins. Selon un parent d’une des victimes, celles-ci auraient été tuées «sans raison», par des soldats burundais de la Force africaine.
Quelques dizaines de citoyens du quartier touché ont manifesté leur colère. Un appel a été lancé au gouvernement pour mettre la lumière sur cette affaire et poursuivre les coupables.
«Si le gouvernement ne réagit pas, nous ne vivrons pas en harmonie avec les soldats burundais, et nous savons comment combattre», a martelé le notable du quartier, Xasan Ugaas Maxamed.
Si l’AMISOM a reconnu, dans un communiqué, le fait que «son convoi de véhicules blindés avait été touché par deux engins explosifs artisanaux», la force n’a cependant pas fait allusion à de quelconques tirs de ses soldats contre les civils.
La tuerie par erreur des civils n’est pas une première en Somalie où l’armée nationale, l’AMISOM et les forces américaines combattent, sans relâche, le groupe terroriste somalien Al Shebab affilié à Al-Qaïda.
En mai dernier, cinq civils avaient été anéantis lors d’un raid dans lequel étaient impliqués des forces américaines, dans le sud de la Somalie. Un responsable de la police locale avait confirmé l’opération militaire, précisant qu’elle visait des insurgés islamistes shebab.
Selon un document de l’ONU, rendu public en décembre 2017, plus de 4500 civils ont été tués ou blessés en Somalie entre janvier 2016 et 2017. La secte islamiste Al Shebab a causé 60 % des victimes, les autres ont été occasionnées par l’armée somalienne, les forces de l’Union africaine et d’autres groupes armés.