Le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube, a annoncé ce jeudi lors de la présentation, au Parlement, du budget 2019 baptisé «l’austérité nous conduira à la prospérité», une baisse de 5% du salaire des hauts fonctionnaires, dont les ministres et le chef de l’Etat.
La mesure entrera en vigueur dès janvier 2019 et devrait permettre d’alléger la lourde facture des salaires de la fonction publique qui représente actuellement près de 90% du budget national. Le Zimbabwe compte actuellement 250.000 fonctionnaires.
Le gouvernement prévoit par ailleurs l’inscription biométrique des agents de l’Etat afin de se débarrasser des fonctionnaires fantômes et de diminuer ainsi les dépenses publiques.
Le président Emmerson Mnangagwa, qui n’a cessé de clamer sa volonté de sortir son pays de sa crise économique, compte bien utiliser tous les moyens possibles pour la relance de l’économie nationale. Le budget 2019 prône l’austérité et s’élève à 6,6 milliards de dollars.
Selon des témoignages, des heurts auraient éclaté ce jeudi dans l’hémicycle, où les parlementaires de l’opposition auraient refusé de se lever à l’arrivée du chef de l’Etat et se seraient affrontés aux forces de l’ordre qui ont tenté de les faire sortir sur ordre du président du Parlement.
Au sein de la population, la grogne bat toujours son plein. Les prix des aliments de base et des médicaments continuent de grimper, tandis que le dollar zimbabwéen est devenu presque sans valeur en raison de l’hyperinflation.
Après la démission du président Robert Mugabe en novembre 2017, les Zimbabwéens espéraient voir leur pays sortir du gouffre, mais jusque-là certains estiment avoir droit uniquement à des «promesses vides», sans lendemain, de la part des nouvelles autorités.