La justice française indiquera ce mercredi 5 décembre si elle autorise ou non l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso.
Le frère de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré, placé sous contrôle judiciaire en France, est le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le Burkina. La justice burkinabè avait réclamé son extradition en vue de l’entendre dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998.
Mais en juin dernier, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris avait demandé à Ouagadougou « des éléments matériels précis de nature démontrer l’implication de François Compaoré dans l’assassinat de quatre personnes dont le journaliste d’investigation Norbert Zongo ». Ce qui avait été fait.
La pile de documents fournis par le Burkina, contenant entre autres de nombreuses auditions de témoins, est en train d’être passée en revue par les juges au Palais de justice de Paris.
L’avocat général a estimé que les documents fournis par l’Etat burkinabé à la justice française contiennent des éléments à charge contre François Compaoré et a émis un avis favorable à son extradition. « Nous avons obtenu les réponses que vous avez demandées. C’est à vous de les examiner maintenant », a-t-il déclaré à l’attention des juges. Et de préciser que « ce n’est pas à vous de décider s’il est coupable. La question qui se pose est la suivante : est-ce qu’il y a des éléments précis de son implication ? ».
Une position bien accueillie par les avocats de l’Etat du Burkina. Me Anta Guissé a encore enfoncé le clou, affirmant qu’« il y a des éléments extrêmement précis dans le dossier. Nous demandons la possibilité que la justice burkinabè puisse écouter François Compaoré pour la poursuite de l’enquête ».
La défense de François Compaoré a, de son côté, dénoncé un « procès politique ». Dans tous les cas, les juges français devraient livrer leur délibéré ce mercredi.
Rappelons que François Compaoré avait été interpellé fin octobre 2017 à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.