La République Démocratique du Congo déclare Scott Campbell, le responsable du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), personnalité indésirable sur son territoire. En cause, la publication par cet organisme onusien d’un rapport dans lequel la police congolaise est accusée de l’exécution de 9 personnes et la disparition de 32 autres.
Les exactions auraient eu lieu lors de l’Opération Likofi, menée entre novembre 2013 et février 2014 dans le cadre de la lutte contre le banditisme. Pour les autorités congolaises, ce rapport a été mené de « manière partielle et partisane, avec l’intention de discréditer la police nationale, de démoraliser ses agents et déstabiliser les institutions de la république ». Le ministre de l’Intérieur et de sécurité, Muyej Mangez, a exprimé sa désapprobation du document du BCNUDH, estimant qu’il n’a pas tenu compte des avis formulés par ses services contre ces accusations lorsque ce rapport leur a été soumis en juin 2014.
Il s’est dit surpris de constater que le Bureau conjoint n’ait tenu aucun compte des observations qui leur ont été présentées, et que l’organisme onusien se soit tenu à sa version des faits. « Une version largement contredite par les faits eux-mêmes », s’est exclamé Muyej. Le ministre congolais ne cesse d’affirmer que les forces de l’ordre ont bien fait leur travail. Les auteurs d’infraction au sein de la police, une trentaine, ont même été condamnés pour leur comportement.
Toutes ces raisons suffisent pour le ministre d’accuser Scott Campbell de manquer de bonne foi et de saper la bonne collaboration existant entre les autorités congolaises et la Monusco (La Mission de l’ONU pour la Stabilisation en RD Congo). Le gouvernement congolais demande donc purement et simplement aux Nations Unies de le retirer de la RDC. La Monusco qui se dit ne pas avoir reçu officiellement la lettre du gouvernement congolais sur cette question, n’a pas encore donné son avis sur la décision de Kinshasa.
Kinshasa © 2014 Agence Afrique