L’ONG Amnesty International s’est dite satisfaite de la libération de l’opposante rwandaise Diane Rwigara et de sa mère Adeline Rwigara, acquittées, jeudi par la Haute Cour de Kigali, de toutes les accusations portées contre elles, notamment « incitation à l’insurrection », « faux et usages de faux » et « promotion du sectarisme ».
Dans un communiqué, la directrice de l’ONG pour l’Afrique de l’Est, Joan Nyanyuki, a tout de même regretté que l’opposante et sa mère aient comparu devant la justice uniquement pour avoir exprimé leurs opinions.
«Diane et Adeline Rwigara n’auraient jamais dû être poursuivies pour avoir exprimé leurs points de vue », a-t-elle fait savoir. Tout en félicitant les autorités pour leur geste en faveur des accusées, elle a tenu également à faire part des préoccupations de son organisation concernant « le fait que le droit à la liberté d’expression reste menacé au Rwanda »,
Elle a ainsi demandé au gouvernement de faire des pas de plus. « Nous appelons les autorités rwandaises à s’appuyer sur ce jugement et à œuvrer pour une plus grande tolérance et une acceptation accrue des points de vue divergents et critiques. Ce jugement doit être un premier pas pour inverser la tendance actuelle à la répression au Rwanda », a exhorté Nyanyuki.
Rappelons que le Parquet avait demandé la peine maximale de 22 ans de prison pour Diane Rwigara et sa mère. Mais les juges de la Haute Cour de Kigali n’ont pas suivi les réquisitions de l’accusation.
Leur verdict met ainsi fin aux soucis judiciaires de cette opposante dont la candidature à la dernière élection présidentielle avait été rejetée par la Commission électorale à cause de la présence de plusieurs fausses signatures figurant sur sa liste des parrainages.
Le 4 décembre dernier, un groupe de congressistes américains de la Commission Tom Lantos des droits de l’homme, a appelé à l’abandon des charges contre l’opposante. Une demande qui n’a pas été du goût des autorités rwandaises.