L’opposante rwandaise Diane Rwigara et sa mère Adeline Rwigara pourraient à nouveau comparaître devant la justice, alors qu’elles étaient acquittées et libérées le 6 décembre dernier par un tribunal de Kigali qui avait estimé que «les charges retenues par l’accusation sont sans fondement ».
Le parquet a annoncé son intention d’interjeter appel de la décision ordonnant leur libération. Si l’acquittement de Diane était salué par plusieurs observateurs dont des ONG de défenses des droits de l’homme, le parquet affirme détenir des éléments à charge pour juger les deux femmes.
« L’accusation n’est pas satisfaite du jugement et nous avons décidé d’interjeter appel dans les prochains jours », a déclaré, ce mercredi 12 décembre, le procureur général Jean Bosco Mutangana, au cours d’une conférence de presse, précisant que « le parquet dispose de suffisamment de preuves pour prouver la criminalité du duo ».
« Nous avons eu le temps de lire attentivement le verdict de la Haute Cour dans le dossier Rwigara et nous avons décidé d’aller de l’avant et de faire appel (…) Nous pensons que les preuves que nous avons présentées devant la Haute Cour n’ont pas été complètement prises en compte », a aussi indiqué le procureur.
Selon ce responsable, le parquet a beaucoup de raisons de faire appel et il est encore dans le délai de 30 jours prévu par la loi. « Si la décision de la Haute Cour était confirmée en appel, au moins, nous aurions comblé le vide jurisprudentiel », a-t-il conclu.
L’opposante et sa mère étaient poursuivies pour « incitation à l’insurrection », « faux et usages de faux » et « promotion du sectarisme ». Le parquet avait déjà requis le 7 novembre dernier 22 ans de prison ferme pour les deux femmes. Affaire à suivre.