L’ex-numéro 2 du groupe rebelle somalien Al-Shabaab, Mukhtar Robow, candidat à la présidentielle dans l’Etat du Sud-Ouest de la Somalie, a été arrêté ce jeudi 13 décembre, annonce un communiqué du gouvernement.
Les autorités accusent cet ancien commandant et porte-parole d’Al-Shabaab d’avoir importé des armes à Baïdoa (principale ville du Sud-Ouest de la Somalie) et « organisé une milice».
Pour les autorités de Mogadiscio, ces actions indiquent que Muktar Robow « n’avait jamais renoncé à ses idéologies extrémistes et est prêt à nuire à nouveau au peuple somalien ».
Robow avait claqué la porte de la secte islamiste en 2012 pour des divergences idéologiques. Depuis lors, le terroriste repenti essaie de redorer son image et se faire une place dans la société. En 2017, il s’était rendu aux autorités, après que Washington ait annulé la récompense qu’il était prêt à octroyer en vue d’obtenir sa capture.
Alors qu’il s’était porté candidat à la présidence de l’Etat du Sud-Ouest, Robow avait créé la polémique, le gouvernement fédéral de Mogadiscio refusant catégoriquement de voir cette personnalité qui a été un des pères-fondateurs du groupe islamiste se lancer en politique.
Les autorités somaliennes avaient également utilisé le fait que le candidat soit visé par des sanctions américaines, pour l’empêcher de se lancer dans la course vers la magistrature suprême.
Mais la Commission électorale régionale de Baidoa avait finalement validé cette candidature, considérant la citoyenneté somalienne du candidat qui bénéficie des mêmes privilèges que d’autres ressortissants du pays.
Son arrestation risque d’être un coup dur à la candidature. Selon des témoignages des habitants de Baidoa, des échanges de tirs auraient eu lieu entre les forces de l’ordre et les partisans du candidat.
Des centaines de personnes seraient descendues dans les rues pour protester contre son interpellation. A en croire certains manifestants, Robow bénéficie du soutien de plusieurs clans de sa région.
Les élections dans le Sud-Ouest sont prévues pour le 19 décembre prochain. Elles ont déjà été reportées trois fois à cause des différends entre la région et le gouvernement fédéral de Mogadiscio.