Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté jeudi des sanctions contre trois Maliens soupçonnés de faire obstruction au processus de paix adopté en 2015 par le gouvernement de Bamako et des groupes armés.
Il s’agit de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), accusé d’entretenir des liens avec le groupe terroriste pour la défense des musulmans dans la région de Tombouctou.
Le second homme est Ahmoudou Ag Asriw, un cadre du Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (GATIA) qui est accusé d’être engagé dans le trafic de drogue pour financer des attaques contre les forces nationales maliennes.
Enfin, Mahamadou Ag Rhissa, un homme d’affaires siégeant dans le Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad (HCUA) qui est accusé d’être impliqué dans le trafic de migrants et des activités de contrebande de pétrole avec d’autres pays.
Ces personnalités sont interdites de voyage. Mais d’autres mesures pourraient suivre, comme le gel de leurs avoirs, selon certaines sources concordantes. D’autres noms pourraient également rallonger la liste des personnalités maliennes sanctionnées.
Soulignant que l’ONU avait établi un régime général de sanctions visant le Mali. Mais c’est la première fois que le Conseil de sécurité de l’ONU a pointé des individus de façon concrète.
Fin août dernier, à l’occasion de la prorogation du régime général de sanctions par le Conseil de sécurité, l’ambassadrice adjointe de la France à l’ONU, Anne Gueguen, avait estimé que « le temps des avertissements est terminé ».
Des responsables intermédiaires de groupes armés, a-t-il ajouté, devraient être ciblés par ces sanctions. C’est chose faite désormais, du moins en partie puisque d’autres personnes pourraient être aussi indexées.
Le Mali est toujours en proie à des violences, malgré la présence des forces de maintien de paix de l’ONU et des soldats français. Certaines zones entières du pays échappent carrément au contrôle de l’armée malienne.