L’Ethiopie poursuit sa vague d’arrestation des cadres du pays, dans le cadre d’une opération anti-corruption. Addis-Abeba a annoncé ce mardi avoir mis aux arrêts 56 responsables gouvernementaux accusés de détournement de fonds publics.
Le mois dernier, l’Etat a interpellé une soixantaine de personnes également soupçonnées d’être impliquées dans des activités de corruption, parmi lesquelles plusieurs hauts-responsables de l’armée et des services de renseignements. Certains étaient sur le point de fuir le pays lorsqu’ils ont été arrêtés, selon la presse locale.
Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, avait bien promis de s’attaquer de front aux « cancers » de la corruption et des violations des droits humains, qui gangrènent l’Ethiopie il y a des décennies. Depuis son arrivée au pouvoir, en avril, les arrestations se multiplient jusqu’à atteindre des agents de l’Etat qui semblaient intouchables.
De plus, ces arrestations, qui touchent plusieurs secteurs d’activités, sont largement relayées dans les médias, au point de provoquer des grognes de quelques responsables, dénonçant parfois de manœuvres politiques.
Certains estiment que la mise en scène des arrestations porte atteinte au principe de présomption d’innocence, rappelant que toutes les personnes placées en détention provisoire ont le droit d’être présumées innocentes.
En tout cas, pour le citoyen lambda, satisfait des actions du chef du gouvernement, il était temps que les auteurs des fautes graves répondent de leurs actes, indépendamment de leur classe sociale et leur ethnie.
L’Ethiopie, pays longtemps soumis à des pouvoirs autoritaires, est sur la voie des réformes grâce à Abiy Ahmed dont les actions sont saluées par la communauté internationale.