Des rebelles du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), aidés par l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ont pris, ce lundi matin, le contrôle de la ville minière de Bakouma (sud-est de la Centrafrique), à la suite des affrontements avec les forces armées centrafricaines (FACA) survenue le week-end dernier.
Le FPRC, un groupe armé issu de l’ex-Séléka et constitué majoritairement de musulmans, s’est vanté d’avoir «dégagé les FACA qui sont au niveau de Bakouma», et son leader, Abdoulaye Hissène, a prévenu qu’il compte étendre son contrôle à toute la préfecture de Bangassou, dont fait partie Bakouma.
Désormais, les nouveaux occupants de la ville prient les autorités locales et les soldats de la mission des Nations unies (Minusca), de quitter la ville. Hissène qui reproche à Bangui de ne pas avoir respecté les accords de paix signés avec le FPRC refuse toute négociation.
Pourtant, la population locale, craignant des violences de la part du FPRC, sollicite la présence de la Minusca dans la ville, pour pouvoir la protéger. Il n’existe aucune force conventionnelle à Bakouma, d’après Gabin-Dieudonné Mboli Fouéfélé, un député de la ville qui a déploré la passivité des autorités centrales de Bangui.
«Nous avons alerté les autorités de Bangui pour éviter l’attaque de Bakouma. Aucune autorité n’a prêté attention à nos messages. C’est toute une ville qui est abandonnée à l’ennemi», a-t-il regretté.
Selon des sources locales, les combats entre le FPRC et les FACA ont provoqué au moins une dizaine de morts. Des maisons et des commerces ont été incendiés, poussant les habitants (près de 1200 personnes) à trouver refuge en brousse ou dans les localités voisines.
Bakouma est une ville stratégique qui abrite un important gisement d’uranium. La préfecture Bangassou, riche en uranium et en diamants, est en proie à de violents conflits entre les groupes armés qui veulent la contrôler.