Une équipe de 10 enquêteurs a été mise en place après les tueries de Yirgou dans le centre-nord du Burkina Faso, le jour de l’an et qui ont fait 47 morts, a annoncé un procureur.
«Dans un État de droit, ce sont des faits qui sont inacceptables, ce sont des actes graves, des violations de droits humains. Il y a déjà une équipe de 10 enquêteurs en place et il y a un renfort qui doit aller les assister pour que les choses aillent vite», a déclaré Abdoul Kader Nagalo, le procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance de Kaya, sur le plateau de la télévision nationale.
Le procureur a annoncé que pour l’heure, aucune interpellation n’a été faite même si plusieurs membres de la milice d’autodéfense Koglwéogo, ont assumé la responsabilité de cette tuerie de Yirgou.
Dans la nuit du Nouvel An, des hommes armés, soupçonnés d’être des jihadistes, ont attaqué le village de Yirgou-Foulbè, dans la commune de Barsalogho (région du centre nord), tuant sept personnes de la communauté Mossi, majoritaire au Burkina, dont le chef du village, avant de prendre la fuite.
Dans la foulée, les villageois s’en sont pris à des membres de la communauté peule dans différentes localités de la région. Un précédent bilan de 46 morts a été revu à la hausse après le décès d’un blessé.
La semaine dernière, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré avait décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions du pays, pour contrer la menace terroriste des islamistes armés.
Kaboré a aussi lancé samedi un appel à l’unité nationale, appelant à «l’union» après une rencontre avec les habitants de Yirgou.
Le Burkina Faso est confronté depuis trois ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin.