La commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo (RDC) a proclamé, dans la nuit du mercredi au jeudi 10 janvier, le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Félix Tshisekedi, président de la République à l’issue des élections du 30 décembre dernier.
« Ayant obtenu 7.051 013 voix valablement exprimés, soit 38,57%, Tshisekedi Tshilombo Félix est proclamé provisoirement élu président de la République démocratique du Congo», a déclaré le président de la CENI, Corneille Nangaa.
D’après les résultats provisoires proclamés par la CENI, Tshisekedi est arrivé en tête du scrutin devant Martin Fayulu (34,8%), candidat de la coalition d’opposition Lamuka, et Emmanuel Ramazani Shadary (23,8%), candidat de la coalition au pouvoir et dauphin du président sortant, Joseph Kabila. Le taux de participation est de 47,46%.
Si dans le camp du fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi (décédé en février 2017), l’heure est à la fête, le candidat Martin Fayulu a plutôt dénoncé un «putsch électoral» et des résultats qui «n’ont rien à voir avec la vérité des urnes».
«Je demande à la Cenco, à l’Eglise du christ au Congo, à la Symocel et à tous ceux qui ont observé les élections de me dire la vérité, de publier les résultats. (…) On a volé la victoire du peuple congolais et le peuple congolais n’acceptera jamais que sa victoire lui soit volée », a-t-il déclaré dans une interview accordée à RFI, quelques heures après l’annonce des résultats.
Dans tous les cas, c’est une première dans l’histoire de la RDC qu’un opposant soit proclamé vainqueur d’un scrutin présidentiel. Reste que la Cour constitutionnelle proclame les résultats définitifs autour du 15 janvier, après examen d’éventuels recours qui ne manqueront certainement pas.
Au niveau de la communauté internationale, la France s’est déjà prononcée, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, jugeant les résultats «non conformes», allant jusqu’à attribuer la victoire à Martin Fayulu.