Pour pallier le manque de dollars américains qui étrangle depuis des années son économie, le Zimbabwe a decidé de réintroduire d’ici à la fin de l’année, sa propre monnaie, le dollar zimbabwéen, a confirmé son ministre des Finances Mthuli Ncube.
«Sur nos efforts pour rassembler suffisamment de devises étrangères pour lancer notre propre devise, je dirais que nous avons déjà bien avancé», a déclaré vendredi soir Ncube, cité par le quotidien gouvernemental The Herald.
Depuis dix ans, à cause d’une inflation qui bat tous les records, le Zimbabwe a abandonné sa devise nationale en chute libre. Le régime de Robert Mugabe lui a substitué le dollar américain et un panier d’autres monnaies dont le rand sud-africain.
Mais les précieux billets verts se sont faits de plus en plus rares, au point de causer l’arrêt de l’économie tout entière du pays.
En 2016, le gouvernement de Harare a tenté de remédier à la fuite des dollars en introduisant des «bonds notes», des sortes d’obligations, en principe d’une même valeur que les billets verts. Mais, faute de la confiance des opérateurs économiques, leur valeur réelle a vite baissé et l’opération a échoué.
Ayant succédé à Robert Mugabe en novembre 2017, Emmerson Mnangagwa a promis de relancer l’économie et d’attirer les investisseurs, essentiels pour parvenir à remplir ses objectifs.
Cependant, l’inflation et les pénuries, notamment de carburant et de médicaments, ont repris ces dernières semaines dans la capitale du pays, Harare, provoquant des grèves dans les hôpitaux et les écoles publiques notamment.
Fin novembre, des milliers de partisans de l’opposition zimbabwéenne ont défilé à Harare, pour denoncer les problèmes économiques du pays. Nelson Chamisa, le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), la principale formation de l’opposition, qui avait appelé à cette manifestation, a demandé que les fonctionnaires soient payés en dollars et réclamé la suppression d’une taxe de 2%, récemment introduite sur toutes les transactions électroniques, très prisées des Zimbabwéens en raison du manque de liquidités.