Le président de la Cour suprême nigériane et plus haut magistrat du pays, Walter Samuel Nkanu Onnoghen, a été inculpé, samedi 12 janvier, pour non déclaration de ses avoirs.
La loi oblige tous les responsables officiels de déclarer leurs avoirs et leur interdit de détenir des comptes en devises, le temps du mandat d’une haute fonction.
Onnoghen serait propriétaire de divers comptes bancaires en dollars et livres sterling, à en croire le porte-parole du tribunal du code de conduite, Ibraheem Al-Hassan.
Il devrait comparaître, ce lundi, devant trois juges de cet organe qui est une juridiction d’exception portant sur les questions éthiques et qui est compétent pour les non-déclarations ou fausses déclarations d’avoirs.
Jusque-là, le président de la Cour suprême met en avant « l’oubli » pour justifier son manquement. L’affaire Onnoghen a éclaté après une plainte d’un mouvement de la société civile, ARDI (Anti-corruption and Research-Based Data Initiative) qui l’a accusé, devant le tribunal, d’avoir effectué des transactions illégales à partir des comptes bancaires.
Entre temps, le gouvernement fédéral a demandé Onnoghen de quitter ses fonctions. Le régime du président Muhammadu Buhari continu d’envoyer des signes forts quant à sa lutte contre la corruption, une des promesses phares du chef de l’Etat pour son actuel mandat qui tire vers la fin.
Si la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, une autre promesse de Buhari, semble ne pas être concluante, à cause de la multiplication des attaques terroristes perpétrées par ce groupe, l’affaire Onnoghen pourrait marquer un point en faveur du chef de l’Etat, candidat à sa propre succession à la prochaine présidentielle.
D’autres hautes personnalités du pays ont déjà été interpellées pour des faits de corruption.