Le Conseil constitutionnel (CC) au Sénégal a écarté, lundi 14 janvier, les candidatures des deux principaux opposants, Karim Wade et Khalifa Sall, à l’élection présidentielle, pour avoir été frappés par des condamnations judiciaires.
L’ancien ministre Karim Wade (condamné en 2015 à six ans de prison pour enrichissement illicite et exilé au Qatar après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle), et l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall (incarcéré pour escroquerie portant sur les deniers publics), ne figurent pas sur la liste de cinq candidats retenus par les «sept sages» du Conseil constitutionnel pour l’élection présidentielle du 24 février prochain.
Les cinq prétendants à la magistrature suprême, dont les dossiers ont été définitivement validés, sont le président sortant, Macky Sall qui vise la victoire dès le premier tour, l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madicke Niang et El Hadj Issa Sall.
Karim Wade et Khalifa Sall, qui avaient pourtant satisfait à la première exigence, celle de recueillir le nombre requis de parrainages, ont 48 heures pour déposer un ultime recours.
Le CC statuera sur les éventuelles réclamations des candidats, avant la publication de la liste définitive qui devrait intervenir au plus tard le dimanche 20 janvier prochain.
D’emblée, les partisans des deux opposants ont accusé le Conseil constitutionnel de partialité. Un boycott du scrutin serait même évoqué. L’opposition a toujours affirmé que le régime au pouvoir utilisait la justice pour bloquer ces deux leaders politiques qui sont des adversaires de taille.
Selon la presse locale, ce sera la première fois, depuis 1978, que ni le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade, ni le Parti socialiste (PS) de Khalifa Sall, ne concourront à la présidence du pays si les recours éventuels de ces deux hommes sont rejetés.