Le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, a fait part, mercredi, de ses craintes de voir la grève générale décrétée par l’Union générale du travail tunisien (UGTT), entrainé des conséquences lourdes sur l’économie du pays, au cours d’une allocation transmise en direct sur la télévision nationale.
Le chef du gouvernement a déploré que l’UGTT ait rejeté les « propositions sérieuses » du gouvernement consistant à améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires tout en tenant compte des possibilités financières de l’Etat.
Tout en regrettant le maintien de la grève générale dans la fonction publique et le secteur public, le Premier ministre a fait savoir que « nous ne voulons pas prendre des décisions qui auront des conséquences néfastes sur la Tunisie… Et nous poursuivrons les négociations avec l’UGTT qui est notre partenaire ».
De son côté, l’UGTT a annoncé l’échec de la rencontre tenue mardi entre la centrale syndicale et la délégation du gouvernement pour parvenir à un accord répondant aux exigences minimales des fonctionnaires, dont les augmentations salariales.
La tension était déjà vive, tant au sein de la population qu’auprès de la classe politique et des composantes de la société civile, à la veille de la grève générale pouvant paralyser pratiquement tout le pays.
Tunisair a annoncé la possibilité pour les passagers de modifier leur réservation gratuitement pendant une semaine, en raison des perturbations importantes attendues au niveau du trafic aérien. Ce jeudi, plusieurs vols ont été annulés par les compagnies aériennes au départ et vers les aéroports de Tunisie.
Dans des ministères, administrations centrales ou locales, institutions et établissements publics, un service minimum devait être assuré.
Nombreux experts locaux sont d’avis que cette grève coutera très cher à la Tunisie.