Les camps de Tindouf et particulièrement celui de Rabouni qui abrite le QG du Front Polisario, ont été le week-end dernier, le théâtre de plusieurs sit-in et manifestations des miliciens et de la famille d’un militaire du front décédé dans des circonstances entourées de mystères.
De nombreux miliciens de la soi-disant armée du Polisario ont observé le samedi 12 janvier, un sit-in devant les locaux du «ministère de la défense», pour réclamer le versement de huit mois de salaires qu’ils n’ont pas perçu. Les miliciens du Polisario qui dénonçaient aussi les conditions de vie et d’exercice au sein de ladite armée, ont bloqué la route menant vers cet édifice en utilisant un véhicule et des pneus usés.
Le lendemain, c’était au tour des membres de la famille et les proches et amis du militaire du Polisario, Ammar Ould Anaye, décédé au début de ce mois de janvier, dans des conditions non encore élucidées, d’observer un sit-in de protestation sur les mêmes lieux, pour demander des explications de la direction du Polisario sur cette mort mystérieuse en exigeant la poursuite en justice des «responsables» de la négligence qui a conduit à ce décès.
Ils ont même affiché une banderole sur un de leurs véhicules sur laquelle ils réclamaient la traduction en justice des responsables du décès de leur proche.
Aamar Anay qui souffrait d’un mal au ventre a été admis pendant quatre jours dans l’infirmerie de la région «5ème militaire» du front, mais il n’a reçu, selon sa famille, aucun soin. Il a même dû se déplacer par ses propres moyens au domicile familial à Tindouf, où il a rendu l’âme quelques heures après son arrivée.
Mais malgré cette grogne, le chef du Polisario, Brahim Ghali et ses proches collaborateurs n’ont pas bougé le petit doigt et sont restés motus bouche cousue devant ces deux sit-in.