Atiku Abubakar, candidat du Parti démocratique du peuple (PDP) à la présidentielle de février prochain au Nigeria, a qualifié d’«organisation mafieuse», la Société nationale nigériane des hydrocarbures (NNPC), promettant de la privatiser au cas où il serait élu président.
Cet ancien vice-président, principal adversaire du président sortant Muhammadu Buhari, candidat à sa propre succession, s’exprimait, mercredi 16 janvier, au cours d’une session interactive avec le monde des affaires à Lagos.
Plus que la compagnie des hydrocarbures, Abubakar tient aussi à privatiser la compagnie nationale d’électricité, rappelant que lorsqu’il était vice-président, sous le régime d’Olegun Obasanjo (1999-2007), il a tenté, sans résultat, de mettre fin au « fonctionnement opaque » de ces deux organisations.
Il aurait alors dit à son chef que si ces « organisations mafieuses » ne sont pas démantelées, «nous ne pourrons pas progresser. Privatisons-les».
Le candidat du PDP se dit déterminé à libéraliser ces entreprises même si cela devrait lui coûter la vie. « En résumé, je me suis engagé à la privatisation (…) Je jure que même s’ils vont me tuer, je le ferai», a-t-il martelé.
Rappelons que la lutte contre la corruption est au cœur de la campagne présidentielle au Nigeria. Abubakar qui dispose d’une richesse estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, est pourtant accusé de corruption, même s’il met «au défi toute personne, à n’importe quel moment, d’apporter une quelconque preuve de corruption» contre sa personne, et promet de «surprendre tout le monde en combattant la corruption mieux que jamais».
Aux Etats-Unis, son nom a été cité dans une enquête du Sénat concernant une affaire de blanchiment d’argent, entre 2000 et 2008.
Le président Muhammadu Buhari, avait déjà fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son actuel mandat qui tire vers la fin. Mais pour l’opposition, il a été plutôt question d’une «chasse aux sorcières» dans l’intention de vouloir désarmer les adversaires du régime au pouvoir à Abuja.