Le retard qu’accuse le continent africain en matière d’émergence, a été soulevé lors de la 3e Conférence internationale sur l’émergence en Afrique (CIEA) tenue du 17 au 19 à Dakar, la capitale sénégalaise, autour du thème «Emergence, secteur privé et inclusivité».
Le Premier ministre sénégalais, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a déploré le manque de technologies qui freine l’élan vers l’émergence dans le continent noir.
«Même les boutons, on les importe en Afrique. On n’a même pas de technologie pour en fabriquer. Même les couteaux, les cuillères et les clous on les importe. Donc, à ce rythme, l’émergence peut prendre du temps », a-t-il regretté.
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, présent à la conférence, a indexé la sécurité sans laquelle il n’y aura pas de développement.
En tout, devant plusieurs défis mentionnés, un appel pressant a été lancé au secteur privé pour participer à l’émergence effective du continent. Abdallah Dionne a exhorté ce secteur privé «de prendre des initiatives et de saisir les opportunités» pour arrêter d’importer ce qui peut être fait sur place.
«Les PME sont les champions d’Afrique d’aujourd’hui car ce sont eux qui font marcher notre économie. Les petites et moyennes entreprises d’aujourd’hui seront les champions de demain», a souligné Adesina Akinwumi, le président de la Banque africaine de développement (BAD).
Intervenant sur le thème « Développement du secteur privé et attractivité des investissements », le Président directeur général du groupe marocain Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani, a souligné l’importance d’une «mobilisation générale au niveau du continent pour que nous puissions mobiliser les capitaux à des niveaux intéressants et compétitifs, l’objectif étant de drainer le maximum de ressources financières vers l’Afrique ».
Il a évoqué la nécessité, pour chaque pays, de promouvoir le développement de l’investissement direct étranger, citant dans ce cadre, l’exemple du Roi du Maroc, Mohammed VI qui, depuis son intronisation en 1999, a «interpellé les secteurs public et privé pour faire de l’intégration africaine, de la coopération Sud-Sud et de la coopération Nord-Sud-Sud un axe hautement stratégique».
Pour le président sénégalais, Macky Sall, « les défis sont là, immenses, nous ne les ignorons pas. Mais le champ du possible pour relever ces défis est encore plus grand pour un continent riche de ses ressources humaines et naturelles».