Le Sénégal et la Gambie ont inauguré ce lundi 21 janvier un pont sur le fleuve Gambie, une infrastructure d’envergure régionale conçue pour désenclaver la Casamance et doper les échanges commerciaux dans la sous-région ouest-africaine.

Baptisée « Transgambienne », la route de quelque 25 km qui traverse l’ancienne colonie britannique du nord au sud, à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale Banjul, était jusqu’ici interrompue à mi-chemin par le fleuve, obligeant les véhicules à emprunter un bac, source de « tracasseries » et de nombreux retards, selon la population et les transporteurs sénégalais, qui réclamaient la construction d’un pont depuis des années.

Enfin, c’est chose faite. L’ouvrage érigé sur plus d’un kilomètre enjambe dorénavant le fleuve Gambie à quelques kilomètres au sud du poste-frontière de Farafégny.

Haut comme un bâtiment de cinq étages, il permet le passage entre ses piliers de la plupart des bateaux qui naviguent sur le fleuve, la colonne vertébrale de la Gambie.

Le pont permettra le désenclavement de la Casamance, région touristique et agricole dont le développement a été freiné par son isolement géographique du reste du Sénégal, a souligné Abdoulaye Badji, un conseiller personnel du président sénégalais Macky Sall.

Les agriculteurs casamançais n’auront plus de soucis majeurs pour transporter leur production (riz, légumes, noix de cajou, agrumes, mangues…) vers les grands marchés du nord du Sénégal, a-t-il ajouté, en se réjouissant que les marchandises ne vont plus pourrir au cours du transport.

« Il s’agit d’un lien économique et stratégique vital pour connecter les deux rives du fleuve Gambie, ainsi que la Gambie, le Sénégal et d’autres pays de la sous-région », a commenté, pour sa part, la présidence gambienne.

Financé essentiellement par la Banque africaine de développement (BAD), avec une participation du Sénégal et de la Gambie, le pont, dont la construction avait débuté en 2015, et inauguré ce 22 janvier, sera ouvert à la circulation aux véhicules légers, avant l’ouverture aux gros porteurs prévu dans quelques mois. Dans un premier temps, le tarif pour l’emprunter sera le même que pour le bac, ont indiqué les autorités gambiennes.