La mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a annoncé jeudi que des pourparlers de paix ont débuté jeudi à Khartoum, la capitale du Soudan, entre les autorités de Bangui et les 14 groupes armés opérant sur le territoire centrafricain.
«Début aujourd’hui des pourparlers inter-centrafricains à Khartoum pour une sortie de crise», a indiqué la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).
Sept accords de paix ont déjà été signés depuis le début de la crise centrafricaine, fin 2012, sans qu’aucun n’arrive à ramener la stabilité dans ce pays d’Afrique centrale de 4,5 millions d’habitants.
Mais, c’est la première fois que ces chefs de groupes armés dialogueront eux-mêmes avec des émissaires de haut-rang des autorités centrafricaines, le directeur de cabinet du président Faustin-Archange Touadera et des ministres.
Ce dialogue, préparé depuis 2017 par l’Union africaine (UA) et soutenu par les principaux partenaires de Bangui doit aboutir à un accord de paix et à la mise en place d’un comité de suivi, devrait durer «deux à trois semaines», selon les autorités soudanaises.
La France, qui avait vivement critiqué un processus parallèle lancé par Moscou, s’est «félicitée» de l’ouverture de négociations entre groupes armés et le gouvernement centrafricain sous l’égide de l’Union africaine (UA), espérant la «signature rapide d’un accord de paix».
Mercredi dernier, l’ancien président centrafricain, François Bozizé, renversé en 2013 par la Séléka et exilé en Ouganda, s’est offusqué dans une lettre ouverte, d’être «tenu, une fois de plus à l’écart d’une réunion si décisive».
Bozizé qui est sous le coup de sanctions internationales, est soupçonné d’avoir instrumentalisé, après avoir été renversé, les milices antibalaka (anti-machettes, groupes prétendant défendre les chrétiens) qui ont mené une violente chasse aux musulmans dans Bangui et le reste du pays.