Le chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a été maintenu président du nouveau parti Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ce samedi à Abidjan, lors du premier congrès de cette formation politique
Le RHDP est né de la fusion entre le Rassemblement des Républicains (RDR, parti du chef de l’Etat) et plusieurs petits partis politiques. La nouvelle formation avait été mise sur pied depuis juillet 2018 lors d’un congrès constitutif qui avait élu Ouattara comme président. Le 1er congrès ordinaire a « entériné l’élection » du chef de l’Etat à la tête du parti unifié.
Devant la foule qui lui réclamait un « nouveau mandat » à la tête du pays, Ouattara a répondu : « Je vous donnerai ma réponse l’an prochain ». Il a indiqué que ce sera un nouveau congrès, en 2020, qui désignera le candidat du RHDP à la présidentielle, de façon démocratique. « Tout le monde pourra se présenter à la candidature. C’est la seule façon de faire le bon choix », a déclaré le président qui achèvera son deuxième mandat en 2020.
Depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016, les interprétations des textes diffèrent quant à la possibilité pour Ouattara de briguer un troisième mandat. Pour l’opposition, cette option est anticonstitutionnelle.
Selon des rumeurs circulant dans l’entourage du dirigeant ivoirien, ce dernier souhaite se retirer en 2020, mais qu’il se présentera au cas où les anciens chefs d’Etat Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo se lanceraient dans la course vers la magistrature suprême.
Lors de son discours au congrès, le chef de l’Etat a accusé son ancien allié Konan Bédié, sans le nommer, d’avoir jeté en prison toute la direction du RDR quand il est arrivé au pouvoir, à la mort du Félix Houphouët-Boigny en 1993.
Bédié qui recevait, le même jour, la jeunesse de son parti, Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dans son fief de Daoukro, a répondu à Ouattara, sans prononcer non plus son nom.
Il a comparé, dans son allocution, le premier congrès du RHDP comme un « folklore qui frise l’assemblée des militants manipulés et enrôlés de force pour servir les rassemblements des détourneurs de deniers publics ». Lui-même se dit préférer privilégier les alliances non intéressées qui contribuent au bien-être de la Côte d’Ivoire.