Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, n’a pas apprécié la mise en garde de son homologue français, Emmanuel Macron, en visite au Caire, à propos de la situation des droits de l’Homme en Egypte, une question très sensible.
Lors d’une conférence de presse commune, Emmanuel Macron a évoqué, entre autres, le sort de plusieurs hommes de média incarcérés. « Les choses ne sont pas allées dans la bonne direction » en Egypte, parce que des « blogueurs, des journalistes et des activistes » ont été emprisonnés, a-t-il déploré.
Il a aussi souligné que la stabilité et la sécurité de l’Egypte « ne sauraient être dissociées de la question des droits de l’Homme », « la véritable stabilité passe par la vitalité de la société » et « la stabilité et la paix durable vont de pair avec le respect des libertés de chacun, de la dignité de chacun et d’un Etat de droit ».
En réponse aux préoccupations exprimées par le chef d’Etat français, al-Sissi, a appelé l’Europe à ne pas regarder l’Egypte avec des yeux d’Européens.
« Nous devons reconnaître que nous ne sommes pas l’Europe ou l’Amérique, nous sommes un Etat, une région avec sa particularité. Nous parlons d’une région qui subit une interminable période d’instabilité, d’un pays et d’un peuple qui ont renié la création d’un Etat religieux », a fait part le dirigeant égyptien.
Pour lui, l’Etat égyptien agi de manière à « respecter les droits des millions d’Egyptiens qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté », en leur accordant des logements et un traitement médical, et en favorisant la création d’emplois.
Et d’exhorter, « ne nous regardez pas qu’avec des yeux d’Européens, parce que nous ne vous regardons pas avec des yeux d’Egyptiens. Regardez-nous aussi avec les yeux des Egyptiens ».
Plusieurs ONG avaient appelé le Président français à dénoncer les atteintes aux droits humains en Egypte lors de sa visite et Macron avait promis qu’il parlerait « plus ouvertement » avec son homologue. Paris gagné ou non ? En tout cas, al-Sissi ne semble pas réceptif.