Moscou a reconnu lundi que des «instructeurs» russes sont présents aux côtés des forces gouvernementales au Soudan, où le président Omar el-Béchir est confronté à un mouvement de contestation inédit depuis plus d’un mois.
«Des instructeurs travaillent effectivement là-bas depuis déjà un certain temps», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant que cette présence qui entre «dans le cadre des relations bilatérales russo-soudanaises» est «absolument légitime».
Le vice-ministre des Affaires étrangères pour l’Afrique et le Proche-Orient, Mikhaïl Bogdanov, avait indiqué ce lundi, cité par l’agence de presse Interfax, que des «instructeurs privés et gouvernementaux» sont au Soudan pour des missions «de formation».
Début janvier, le quotidien britannique The Times avait assuré que des «mercenaires russophones» aidaient à réprimer les mouvements de contestation provoquées par l’augmentation du prix du pain au Soudan, qui se sont vite transformées en un mouvement de contestation contre le régime du président Omar-El Béchir, au pouvoir depuis 1989.
Ces affirmations rapidement démenties dans la presse russe par l’attaché de presse de l’ambassade russe au Soudan, Vladimir Tomski.
La semaine dernière, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a toutefois confirmé la présence au Soudan de mercenaires russes.
«Selon nos informations, des représentants de sociétés russes de sécurité privées qui n’ont rien à voir avec les organes de l’Etat opèrent au Soudan», avait-elle confié à la presse locale.
Mercredi, les Etats-Unis se sont dits «préoccupés par le nombre croissant d’arrestations et de détentions» et ont appelé le gouvernement soudanais à libérer «tous les journalistes, activistes et manifestants pacifiques qui ont été arbitrairement détenus».
Ce même jour, le Qatar a apporté son soutien à «l’unité et à la stabilité» du Soudan, à l’occasion d’une visite d’Omar el-Béchir à Doha. Il s’agissait du premier déplacement à l’étranger du chef de l’État soudanais depuis le début, il y a un mois, d’un mouvement de contestation contre son pouvoir. La vague de contestation a fait 26 morts selon un bilan officiel et plus de 40 selon des ONG.