Les autorités zimbabwéennes refusent d’admettre que le soulèvement populaire que connaît le pays soit consécutif à l’appel à manifester du syndicat des travailleurs, et accusent l’opposition d’être plutôt l’initiatrice.
« Comment expliquez-vous que dans un pays avec 90% de chômage, un syndicat de travailleurs puisse mobiliser autant de gens pour descendre dans la rue ? L’ironie c’est que ces manifestants essayaient d’arrêter les travailleurs d’aller au travail (…) Comment un syndicat de travailleurs peut-il mettre en péril le moyen de subsistance des gens ? », s’est interrogé le ministre à la présidence, Georges Charamba.
Pour lui, « la vérité est que l’opposition utilise ce syndicat, la ZCTU, et se cache derrière. Mais en réalité ces manifestations ont été organisées par l’opposition elle-même. Cela montre clairement qu’il ne s’agit pas d’une grogne sociale, mais d’une contestation politique ».
La principale centrale syndicale du pays, la ZCTU, avait appelé la population à une grève du lundi 14 au mercredi 16 janvier, suite à la hausse du prix du carburant décrétée par le gouvernement trois jours plus tôt.
Selon des ONG, la répression des manifestations organisées par la suite, pour protester contre la décision des autorités, a fait plusieurs morts et blessés, sans oublier des centaines de personnes arrêtées.
Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 29 janvier, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition, a dénoncé cette répression qu’elle a qualifiée de « disproportionnée ».
Le président de la formation politique, Nelson Chamisa, qui nie que l’opposition soit à la base des manifestations, a affirmé que « plus d’une quarantaine de nos députés ont été harcelés jusqu’à présent, certains ont même été physiquement menacés. Et six ont été arrêtés (…) Etre dans l’opposition aujourd’hui est un crime ».
Chamisa est allée jusqu’à considérer que les méthodes de répression des nouvelles autorités sont plus brutales que celles connues sous l’ère de l’ancien président Robert Mugabe.