L’opposant Maurice Kamto et ses co-accusés, arrêtés en début de semaine, ont décidé, jeudi, d’entamer une grève de la faim qui s’étendra jusqu’à leur libération.
Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, principal parti d’opposition), arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre derrière le président Paul Biya, réclame toujours la victoire des dernières présidentielles.
Depuis l’annonce des résultats de la présidentielle, fin octobre, le MRC a organisé plusieurs manifestations, non autorisées selon les autorités. C’est d’ailleurs après ces manifestations que Kamto et plusieurs cadres de son parti ont été arrêtés et feront l’objet d’une enquête pour huit infractions.
Ces infractions sont «l’attroupement, la rébellion en groupe, l’hostilité à la patrie, insurrection, le trouble à l’ordre public, l’association de malfaiteurs, l’incitation à l’insurrection, la complicité», selon un de ses quinze avocats, Me Sylvain Souop, qui s’est adressé à la presse dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 janvier.
Les mêmes infractions «sont reprochées à toutes les autres personnes qui font l’objet d’enquêtes préliminaires», soit 200 interpellés, a poursuivi l’avocat, dénonçant «une qualification des faits avant même que les gens aient été entendus».
Malgré l’arrestation de ses cadres, le parti a annoncé une nouvelle marche pacifique pour le samedi 2 février, alors que le gouvernement a interdit jeudi des manifestations prévues début février.
«Les marches de revendication, de protestation et de désapprobation projetées (à) Yaoundé les 1er, 2, 8 et 9 février (…) sont interdites pour des nécessités de préservation de l’ordre public », annonce dans un communiqué le gouvernement qui demande « à tous les organisateurs de ces marches de bien vouloir renoncer à leurs projets».