L’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade a accusé l’actuel chef d’Etat, Macky Sall d’avoir verrouillé la présidentielle du 24 février prochain et a appelé à son report.
«Soyons clairs, Macky Sall a créé de graves dangers de déstabilisation du Sénégal dans la violence. Cette élection, dont les concurrents les plus dangereux ont été d’abord ignominieusement éliminés, ne peut pas être appelée élection. Et nous ne l’accepterons pas», prévient le leader du Parti démocratique sénégalais dans un message enregistré et diffusé mardi sur une chaine YouTube.
L’ancien président âgé aujourd’hui de 92 ans, accuse le président Macky Sall d’avoir éliminé son fils Karim Wade et l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, «en les mettant en prison sous des prétextes fallacieux». Pour Abdoulaye Wade, il s’agit de «deux candidats qui pouvaient lui porter ombrage» et «deux candidats les plus sérieux qui auraient pu le battre».
Wade a promis la mise en place d’un «programme d’actions» avant, pendant et après l’élection. «Je précise que son objectif, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de scrutin fondé sur de tels principes de violation des règles les plus élémentaires de la démocratie. Je précise que notre action sera pacifique, mais qu’il soit bien entendu, que nous exercerons pleinement nos droits sans aucune concession», a prévenu l’ex-dirigeant sénégalais.
L’ex-président Abdoulaye Wade qui devra rentrer à Dakar ce jeudi 7 février, en provenance de la France, suggère en revanche, que la solution serait de différer la date du scrutin présidentiel, pour que le pouvoir et l’opposition aient l’occasion de « discuter » en amont.
Une des responsables de la coalition BBY de Macky Sall, Mimi Touré, a réagi aux propos de Wade. « J’ai écouté la sortie de Wade avec un peu d’étonnement parce que ce que le peuple attend d’un ancien président, c’est qu’il souhaite que l’ancien pays qu’il a eu à diriger soit en paix et en concorde ».
«On comprend Me Wade c’est peut-être l’âge ou qu’il n’a pas les bonnes informations», a-t-elle déclaré, avant de conclure que «c’est quand même dommage qu’un ancien président de la République tienne de tels propos» au lieu de «prier pour le Sénégal et que la paix règne dans le pays. Ce serait aussi sa fierté… ».