L’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade persiste et signe en appelant à boycotter la présidentielle déjà «verrouillée» par le président sortant, Macky Sall, candidat à sa propre succession.
Rentré ce jeudi au Sénégal, après deux ans d’absence, il a réitéré son appel d’empêcher la tenue de l’élection du 24 février et de militer pour son report.
Wade a exhorté les quatre candidats qui affronteront le chef de l’Etat de boycotter le scrutin en vue d’empêcher Macky Sall de mettre à exécution le plan de sa reconduction.
« Je voudrais que les quatre candidats face à Macky Sall sachent qu’il s’est déjà proclamé vainqueur », a déclaré l’ancien président, ajoutant que « Macky Sall a déjà son pourcentage, 55 % ou 65 %. Le sachant, ne vous ridiculisez pas en participant à cette élection ».
Le dirigeant du Parti démocratique sénégalais (PDS) a fait part d’un programme de « meetings et marches » sur tout le territoire national, avant, pendant et après le jour du scrutin. Il a appelé ses compatriotes à « brûler » leurs « cartes d’électeurs et les bulletins de vote ». Aux forces de l’ordre, Wade les a exhortés « à ne pas réprimer les manifestants et à ne pas leur jeter de grenades lacrymogènes ».
L’ex-président est très remonté contre l’invalidation des candidatures des deux principaux rivaux de Macky Sall, notamment l’ancien ministre Karim Wade, son fils, et le maire déchu de Dakar, Khalifa Sall, tous les deux frappés par des condamnations judiciaires.
Selon la presse locale, l’appel de l’ancien président a rencontré jusqu’ici peu d’enthousiasme, même au sein de son parti. Quant au président sortant qui poursuit sa campagne électorale, son service de presse a indiqué, mercredi, qu’il «ignore royalement Abdoulaye Wade».